lundi 9 janvier 2012

  
Rencontre avec Arnaud, un des propriétaires du Yono's bar (37 rue vieille du Temple Paris IV), lieu d'exception où se déroulera la soirée pluridisciplinaire My Dream Machine le 11 Janvier 2012 de 18h à 02h.


My Washing Machine : "Yono" qu'est-ce que cela veut dire ?
Arnaud : C'est la contraction de Yoanne, mon conjoint, collègue et copropriétaire du bar, et d'Arnaud.

MWM : Quand et comment vous est venue l'envie d'ouvrir un bar ?
Arnaud : Il y a 6 ans, c'était une époque où nos boulots respectifs ne nous épanouissaient plus, on avait envie de changement, et de faire quelque chose ensemble. Un soir autour d'un verre, on a pris chacun un morceau de papier où on a écrit ce que l'on avait envie d'entreprendre. Quand on les a comparé, on s'est aperçut qu'on avait, tous les deux, écrit la même chose. On s'est donc lancé dans l'aventure de monter un bar. C'est à partir de ce moment que les choses ont été plus compliquées, il a fallu trouver des gens qui nous fassent confiance, qui acceptent d'investir dans notre idée alors que nous n'avions pas d'expérience.

MWM : Quel est l'esprit de votre bar ?
Arnaud : Nous voulions créer un lieu convivial, avec un esprit bon enfant. Le but était de mélanger gays, hétéros, lesbiennes, et que tout le monde y trouve sa place. Ici les gens se respectent et font preuve d'ouverture d'esprit, ça correspond à ce que cherchaient les gens dans ce quartier. C'est un lieu classe mais la clientèle est simple et personne ne se prend la tête. Nous avons eu des moments très forts, où des populations complétement différentes se sont retrouvées à faire la fête ensemble, et c'est vraiment ce que nous voulons.

MWM : Comment avez vous trouvé ce lieu d'exception au 37 rue vieille du Temple ?
Arnaud : C'est un vrai coup de chance. Nous avons cherché pendant plus de 6 mois. Un jour l'agent immobilier nous a montré ce lieu sans trop y croire. Nous avons fait une proposition, mais n'ayant pas de réponse nous pensions ne jamais l'avoir. Au bout de 15 jours le propriétaire est revenu vers nous en nous disant qu'il acceptait notre offre. Il était pressé de vendre, ça a joué en notre faveur.

MWM : Le Marais est un lieu branché, vivant, est-il facile de s'imposer comme un bar de référence dans ce genre de quartier ?
Arnaud : Quand on arrive dans ce quartier, tout le monde nous observe, on nous attend au tournant. Ça a mis deux ans avant qu'on trouve vraiment notre place. Mais nous avons pris le pari de nous positionner différemment, de faire preuve de plus d'ouverture. Je pense que notre point fort est là. Maintenant, au bout de 5 ans, on s'entend très bien avec tout le monde.

MWM : Votre plus beau souvenir au Yono?
Arnaud : Ah je ne m'y attendait pas à celle là. Il y a vraiment beaucoup de bons souvenirs!

MWM : Le jour de l'ouverture?
Arnaud :  Non, certainement pas le jour de l'ouverture. On était tellement en retard, il y avait une inondation dans l'entrée et nous ne savions même pas tenir un plateau..
Non je pense que le plus beau souvenir c'était le jour des 4 ans du Yono, nous avons fait une super soirée, jusque très tard, et à 2 h du matin les 200 personnes présentes dans le bar se sont levées et ont chanté "Joyeux anniversaire". C'était vraiment incroyable, de voir tous ces gens, nous remercier à leur manière d'avoir ouvert le bar. C'était vraiment un moment magique.

MWM : Vous prenez le risque de soutenir un projet culturel réalisé par des étudiantes, cela arrive souvent ?
Arnaud : L'un des projets du bar est d’accueillir des artistes, aussi bien plasticiens, que musiciens. Il est par contre rare que l'on accueille un projet de soirée complète. Mais vous aviez quelque chose d’abouti, ce que vous avez proposé nous a intéressé. Et de voir tout le monde impliqué dans le projet c'est vraiment un plus. Vous êtes des gens sérieux et ça se voit.

MWM : Merci beaucoup pour cette confiance. Et bonne continuation!

Plus de renseignements : www.leyono.fr

Propos recueillis par Charlotte Eloy et Léa Picot.

mercredi 4 janvier 2012

My Washing Machine rencontre - Pierre Henri Le Brelot, Graphiste

 Masques - Pierre-Henri Le Brelot


Pierre Henri Le Brelot, étudiant en graphisme à l'ENSAAMA - Olivier de Serres, a réalisé le visuel de la soirée My Dream Machine, rencontre.

My Washing Machine : Quand et comment t'es venue cette envie de faire du graphisme?
Pierre-Henri Le Brelot : Durant mes trois années lycéennes, j'étais en section arts appliqués, j'ai pu découvrir l'ensemble des domaines liés aux arts appliqués. Nous avions des professeurs très présents et très disponibles, qui avaient tous leurs "spécialités". Ils savaient pointer très précisément ce qui était juste ou au contraire défaillant dans nos travaux. Et c'est en travaillant, et en découvrant le graphisme actuel que petit à petit j'en suis arrivé à me spécialiser dans ce domaine. Je n'ai pas eu de véritable déclic, mais j'ai plutôt cultivé mon envie de devenir graphiste.

Suprématie - Pierre-Henri Le Brelot

MWM : Raconte nous un peu ton parcours.
Pierre-Henri Le Brelot : Au moment du choix de l'orientation en fin de troisième, il m'est venu à l'idée de devenir designer, qui reste un domaine assez vaste allant de l'objet au graphisme. Ceci m'a amené à intégrer une seconde arts appliqués, à Rennes. Cette section m'a beaucoup apporté, et m'a ouvert l'esprit. Cette période a été décisive pour ce que je suis et ce que je fais maintenant. Après le Bac j'ai réussi à intégrer l'école Olivier de Serres, ça m'avait d'ailleurs beaucoup surpris ! Aujourd'hui je suis en seconde année de BTS, et les épreuves se déroulent sur toute l'année, je n'aurai donc pas l'occasion de m'ennuyer d'ici l'été.

 Elephant (de Gus Van Sant) - Pierre-Henri Le Brelot

MWM : Comment fais-tu pour t'approprier un projet, une commande?
Pierre-Henri Le Brelot : Pour faire face à n'importe quelle demande, j'essaie de trouver un intérêt même dans les sujets les plus pauvres et moroses que tu puisses trouver. Je pars du principe que tu ne peux bien travailler et rendre un bel objet que si tu as pris du plaisir à travailler, c'est vital de réussir à s'amuser ! Ça se ressent toujours dans le rendu. Pour m'approprier les projets j'y mets de moi, les éléments qui me plaisent sur le moment ou pendant la période de travail. Il y a toujours une chanson que tu écoutes en boucle pendant une période, et bien pour le graphisme c'est pareil, une typographie, un style de composition, une couleur ou un traité "fait à la main" que tu vas utiliser pendant 4 mois, avant de trouver autre chose. Mais je mets un point d'honneur à garder une certaine cohérence entre mes aspirations et le projet, pour ne pas plaquer gratuitement des effets graphiques.

MWM : Qui ou qu'est-ce qui t'inspire? (dans le monde du graphisme ou autre)
Pierre-Henri Le Brelot : Tout ce que je vois, ce n'est pas volontaire, mais on est toujours influencé par tout ce qu'on voit. Dans les magazines de graphisme, sur des sites ou des blogs, dans des vieux bouquins sur mai 68, tout ce que je vois appartenant au monde du graphisme transpire dans mon travail. Mais j'essaie d'apporter autre chose, c'est important de s'inspirer de quelque chose qui n'a rien à voir avec le graphisme, pour casser ces influences justement. Et là ça peut être n'importe quoi, un film de Guy Ritchie, un bâtiment cassé, un vieux grand père que tu croises dans la rue, une blague carambar ou un boeuf bourguignon. 


 
Gueules - Pierre-Henri Le Brelot

MWM : Qu'est-ce qui t'a inspiré pour la réalisation du visuel de My Dream Machine?
Pierre-Henri Le Brelot : J'ai imaginé un univers tournant autour de la nuit, de la soirée, d'où le fond noir et les photos colorées comme par des projecteurs. Ensuite j'ai mis un point d'honneur à créer un élément en trois parties, pour exprimer l'aspect pluridisciplinaire de la soirée, que j'ai associé à la machine à laver, ce qui donne ce triple cercle embrassant le titre. On peut même, avec un peu d'imagination, discerner un disque vinyle, pour la partie musicale. Dans l'ensemble j'ai voulu avoir un rendu assez élégant et stable, rappelant par exemple une invitation à un mariage dans un château, ou le menu d'un grand restaurant. Pour résumer, je l'ai appréhendé comme une "élégante soirée".

MWM : Et c'est très réussi! Tes futurs projets?
Pierre-Henri Le Brelot : Finir mon année, et avoir mon BTS ! Ensuite je compte continuer encore 2 ans, et obtenir un DSAA (Diplôme Supérieur des Arts Appliqués) avant de commencer à vraiment travailler. Et, si l'occasion se présente, retrouver My Washing Machine pour de nouvelles aventures !
 
MWM : Ça serait un grand plaisir pour nous! Bonne chance pour tes études, à très bientôt! 


 Il était une fois la vie - Pierre-Henri Le Brelot

Propos recueillis par Léa Picot